Sunday, October 22, 2006

Bout du tunnel, où es-tu ?

"Je l'ai cherché, j'ai cru voir cette lueur qui annonce la sortie, mais tout est encore très flou. Veut-on simplement y croire, pour se rassurer ? Est-ce que tout n'est pas toujours gris et décevant ? La route est longue et tortueuse, et même si le temps file, le sentiment d'accomplissement est absent, comme si tous les actes réalisés n'apportaient plus rien, comme si ceux que l'on planifie n'aboutissaient pas vraiment.
Bout du tunnel, où te caches-tu ?"

Chloé, 2006

Plongées nocturnes

"Elle marchait tête baissée dans la nuit, sans se retourner. Elle ne savait pas que je l'observais. Elle empruntait machinalement cette route qu'elle connaissait si bien, et qu'elle avait prise tant de fois, dans des moments de détresse ultime. Elle ne pouvait s'empêcher de presser le pas, comme si tout pouvait basculer en l'espace de quelques secondes.
Je savais où elle allait, mais j'emboîtais le pas, à quelques dizaines de mètres derrière elle.
Elle approchait du but, puis finit par ralentir comme si le temps s'arrrêtait soudain. C'était là, l'endroit même où tout avait commencé. Elle s'assit au pied d'un arbre et resta immobile quelques instants. Elle venait de quitter le monde réel pour se plonger dans son univers de souvenirs...
Au bout d'une heure, je me décidai à aller la chercher, et à la ramener avec moi. Après cette plongée lointaine au plus profond de ses émotions, elle n'était plus elle-même.
C'était la troisième fois cette semaine, que nous rentrions ainsi, dans la fraîcheur de cette nuit d'automne."
Venise, 2004

Saturday, October 14, 2006

Tout ? Ou rien...

"J'avais tout : un gagne-pain, un homme qui s'occupait de moi, une demeure pour profiter des instants, une vie dans laquelle je me sentais bien. Mais avais-je vraiment tout ? Je le croyais tellement que je gardais un sourire timide.
Mais pourtant, tout au fond de mon être, il y avait une détresse profonde, difficile à identifier.... Trois ans, il aura fallu trois longues années pour comprendre enfin que je n'avais rien de ce que j'attendais... Juste des larmes intérieures qui criaient... qui noyaient mon âme.
L'essentiel était absent, ce corps d'homme, vide, absorbait mon essence intérieure...
Rescapée ? Oui, je crois..."
Eléonore, 2003 - 2004